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Libération

150 ans après la publication du «Manifeste» de Marx et Engels. Questions d'actualité sur le marxisme.

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publié le 16 mai 1998 à 1h25

Le barbu le plus célèbre du XIXe siècle vit une seconde jeunesse.

Presque dix ans après la chute du mur de Berlin, sept ans après l'éclatement de l'Union soviétique, Karl Marx et son complice Friedrich Engels sont l'objet de toutes les attentions. Les deux auteurs d'un des textes les plus lus au monde, le Manifeste du parti communiste, publié il y a 150 ans, seront fêtés le 6 juin par le Parti communiste. Cette semaine, ils ont fait le miel d'un aréopage d'intellectuels qui ont revisité la pensée marxiste, et plus particulièrement leur court texte fondateur publié en 1848 sans signature, qui a bouleversé le monde par sa critique radicale du capitalisme et son dessein d'un autre type de société (lire Libération du 15 mai). Un siècle et demi plus tard, qu'en reste-t-il? Tous, politiques et philosophes, historiens et économistes, communistes, socialistes et trotskistes répondent: la révolte face à l'hégémonie du capitalisme. De manière paradoxale et surprenante, François Hollande, premier secrétaire du PS y puise le besoin de «cultiver notre intolérance, c'est-à-dire étendre le champ de nos refus». Dans toute la sphère que compte la pensée marxiste, il y a ceux qui croient que Marx est dépassé et ceux qui pensent qu'il est indépassable.

Parole à l'accusation. «Faire du marxisme une théorie juste, alors que la pratique a été fausse, c'est incohérent. La pratique a ruiné la théorie», affirme d'emblée le dirigeant socialiste et historien Alain Bergounioux. Selon lui, «Marx ne méri