Menu
Libération

Scrutin européen: Robert Hue s'agace devant Jospin.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 mai 1998 à 1h25

Au Parti communiste, on commence à être sérieusement agacé. Reçu

vendredi par Lionel Jospin à Matignon, Robert Hue a fait part au Premier ministre de son «hostilité» à la réforme du mode de scrutin pour les élections européennes. De son aveu même, le secrétaire national du PCF a «senti» son interlocuteur «ferme sur ses positions». Robert Hue a eu beau rappeler que la «gauche plurielle, c'est l'union de cinq composantes» et que «trois au moins seraient pour le maintien du mode de scrutin» (le PCF, les Verts et le MDC), «ça semblait un peu fermé» chez le chef du gouvernement, commentait-on au PCF. Le dirigeant communiste, qui avait dénoncé en début de semaine une «volonté hégémonique» du PS, a de nouveau mis en garde contre une «expression dominante du principal parti de la majorité». Place du Colonel-Fabien, on s'irrite de cette attitude qui consiste à «mettre les communistes devant le fait accompli». «On ne va pas tout foutre en l'air sur un mode de scrutin, mais une accumulation de manquements pourrait dégrader l'ambiance», prévient-on en allusion aux récents votes émis à l'Assemblée nationale (sur la modification du statut de la Banque de France et le passage à l'euro, par exemple) qui ont vu émerger une majorité PS-droite. Les communistes semblent s'être fait une raison: «Le gouvernement va déposer son projet, on déposera des amendements et on verra et ça passera avec la droite puisque Chirac veut cette réforme». Histoire de ne pas être le dindon de la farce, Robert Hue po