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Libération

Le Pen va se ressourcer chez les Grecs. Pour lui, la «préférence nationale» est née dans l'Athènes antique.

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publié le 18 mai 1998 à 1h09

Le monde évolue, la France change, pas l'extrême droite. Réuni hier

au palais des Congrès à Paris, un colloque d'une association satellite du FN, Nation et humanisme, fondée par le député européen lepéniste Yvan Blot, en a donné une nouvelle illustration. «Décadence», «barbares» et autres «menaces étrangères» ont émaillé les propos d'une série d'orateurs qui se sont efforcés d'interpréter les valeurs de l'Athènes d'Aristote en modèle pour la France de demain. Opprobre. A les écouter, il y a urgence à revenir vingt-quatre siècles en arrière. Car pour Jean-Marie Le Pen, «la France est en voie de disparition historique et politique: on veut la dissoudre dans une Europe fédéraliste et soumise aux Etats-Unis». «Etre français, ce sera toujours un acte de résistance contre la prétention d'un empire se voulant politiquement universel», a asséné le président du FN, angoissé par «la révolution décadente en cours». Le leader d'extrême droite a opposé «la cité grecque qui tendait à l'élévation des petits vers le haut» à «la nôtre, qui tend au rabaissement des grands vers le bas». Faisant des Grecs les «inventeurs de la préférence nationale» (sic), Le Pen a mêlé dans le même opprobre «les marxistes, les internationalistes antinationaux et la fausse droite qui a capitulé devant les grands prêtres de la gauche». Un peu plus tard, interrogé dans les couloirs, il a ironisé sur l'Alliance créée par le RPR et l'UDF, la qualifiant de «cercueil à deux places». Ajoutant qu'une «force de droite c