Alain Madelin divorce à la hache. Samedi, il a achevé ce qui restait
de l'UDF en refusant de participer à sa reconstruction. Il a prôné l'adhésion directe de son parti, Démocratie libérale, à la future Alliance lancée deux jours plus tôt par François Léotard et Philippe Séguin. Quelque 1 500 militants réunis en convention nationale ont adopté à une écrasante majorité une motion expliquant que «le pacte fondateur de l'UDF est devenu caduc». «Nous n'allons tout de même pas mettre aujourd'hui notre drapeau dans notre poche, et dissoudre ou diluer notre famille libérale», a expliqué le député d'Ille-et-Vilaine, avant d'attribuer l'implosion de l'UDF à son rival François Bayrou, qui avait demandé la création d'un nouveau parti unifié sur les ruines de la confédération: «Je n'ai pas apprécié ce coup-là, c'était un coup monté ("). Je n'ai pas apprécié qu'on se serve du Front national pour nous diviser.» Paria. Conçue comme une opération positive, la réunion de samedi a d'emblée tourné au vinaigre. Ambiance lourde, propos acerbes, sifflets et huées. C'est Léotard qui en fait massivement les frais. Le président de l'UDF, favorable à une union des libéraux et des centristes au sein de l'Alliance pour constituer un pôle fort face au RPR, est accueilli comme un paria. La salle le malmène. A la tribune, Madelin, entouré d'un quarteron de droite dure, ne bronche pas. Son clan tient sa revanche. «Mes chers amis, commence le député du Var, j'espère que ces mots veulent encore dire quelque