Les musulmans de France s'impatientent. La semaine dernière,
plusieurs de leurs représentants ont tenté d'accélérer les choses pour, qu'enfin, l'islam ait une structure qui lui permette d'établir des relations ordinaires avec l'Etat, à la manière des autres religions. Et même d'en changer le cours car, pour certains, la politique gouvernementale en vue d'unifier l'islam se fourvoie. C'est ce que pensent en particulier les douze signataires d'une déclaration rendue publique vendredi. «Refuser aujourd'hui aux musulmans, après des décennies d'attente, les moyens d'établir avec l'Etat des relations analogues à celles qui sont reconnues aux autres cultes, ce serait l'aveu d'une volonté de marginalisation de tout un pan de la collectivité nationale», écrivent ces universitaires et associatifs, parmi lesquels on trouve l'écrivain Hassan Benghabrit. Cette déclaration fait figure de véritable déclaration de guerre contre la politique islamique actuelle de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur et des Cultes. Cette question récurrente a déjà épuisé les ambitions de trois ministres de l'Intérieur successifs, qui se sont tous évertués à constituer un organe central type consistoire israélite pour l'islam de France. Soucieux de ne pas répéter les errements du passé, le ministère de l'Intérieur est précisément en train de construire une nouvelle architecture qui, une fois achevée, devrait permettre de pallier les problèmes de divisions, querelles de personnes, financements é