Hier soir, de retour de week-end, les automobilistes se sont présentés aux stations-service pour des pleins dits «de précaution». Ce matin, les pompistes organisent une pénurie redoutée en limitant à vingt litres par véhicule leurs livraisons. Aux guichets des banques encore ouvertes, on contingente également les retraits d'espèces. Les embouteillages paralysent Paris. Les deux cents camions militaires réquisitionnés pour pallier la grève des transports en commun sont bloqués dans la circulation. Arrêt total du travail à la SNCF, dans les transports urbains de Paris et des grandes villes de province. Trafic nul à Orly et au Bourget, bloqué dans les principaux ports. Grève totale à l'ORTF où les journaux parlés et télévisés sont maintenus «tant que le personnel peut en garantir l'objectivité». Peugeot, Citroën, Alsthom, les Chantiers navals de La Seyne se joignent au mouvement. Michelin est occupé, et même Kléber-Colombes, dont le PDG, M. Huvelin, est président du CNPF. Les mineurs sont en grève, comme les PTT, EDF-GDF, la Sécurité sociale. Beaucoup d'enseignants des collèges et du primaire se déclarent en arrêt de travail tout en maintenant le contact avec les élèves. Les lycées sont occupés. On compte selon les observateurs de 6 à 10 millions de grévistes, la plupart des lieux de travail sont occupés. Le président de la République se refuse à avancer son allocution télévisée prévue pour le 24, il attend le débat sur la motion de censure demain à l'Assemblée. Paris bruisse d
Spécial MAI 68. Ce jour là, lundi 20 mai. Dany est parti.
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publié le 20 mai 1998 à 1h46
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