La droite ne perd pas une occasion de se faire remarquer. Les
associations chargées de l'exclusion l'exhortaient, depuis plusieurs jours, à voter le projet de loi de Martine Aubry, les bureaux des groupes RPR et UDF de l'Assemblée se sont même réunis, hier matin, pour tenter de dégager une position commune, mais rien n'y a fait: la droite a refusé d'approuver ce texte consacré à la lutte contre les exclusions, sujet pourtant au coeur du projet présidentiel du candidat Chirac en 1995. Pire, comme lors du débat sur l'euro il y a un mois, elle s'est une nouvelle fois copieusement divisée: le RPR a voté contre, à l'exception de huit députés, parmi lesquels Franck Borotra, Michel Péricard et Etienne Pinte (tous trois des Yvelines), et Bernard Pons (Paris), qui, comme l'UDF, ont choisi l'abstention. Au total, seuls 298 députés de gauche et 3 UDF ou apparentés (Yves Bur, Hubert Grimault et Jean-Pierre Soisson) ont adopté hier après-midi le texte en première lecture, tandis que 118 RPR et 2 UDF (Christine Boutin, Yvelines, et Claude Goasguen, Paris) ont voté contre.
Jusqu'au bout, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a sollicité l'adhésion de la droite. Evoquant une «grande loi», dont «tous, nous partageons les principes», Martine Aubry a «remercié les membres de l'opposition qui ont accepté de rentrer dans la logique de ce texte et ont contribué à l'améliorer». Se félicitant que de nombreux amendements aient été «votés à l'unanimité» au cours d'un «grand débat démocratique», e