«Nous ne sommes pas contre la loi, comme la version politicienne du
RPR et l'UDF, mais ce texte ne correspond pas à la situation», assure une animatrice d'AC!, Claire Villiers. Entre les professionnels de l'exclusion, qui applaudissent, et le niet de la droite, les associations de chômeurs et de sans-logis essayent d'ouvrir une troisième voie. Oui au vote pour le principe, non sur le fond pour la pratique. Les réserves émises sont nombreuses, mais impossible de repousser un texte consacré aux exclus. «Un projet comme ça, ça se vote avec des pincettes», résume François Breteau, porte-parole de Droit au logement.
Le volet emploi du projet, en particulier, nourrit la rancoeur des associations AC!, MNCP, Apeis, présentes dans la rue durant le mouvement des chômeurs de cet hiver. «Sur les minima sociaux, le RMI et les jeunes, ça ne va pas», tranche Claire Villiers. «Les gens ne veulent pas un ticket pour aller au cinéma mais un revenu pour vivre!» ajoute-t-elle, tout en pointant le fait que la «loi ne fait rien contre le temps partiel contraint», source de précarisation. Jean Desessard, délégué national du MNCP, partage ces critiques. «C'est très insuffisant pour les jeunes. On ne comprend pas qu'il y ait une différence entre la majorité civique et la majorité sociale», dit-il en réponse au refus du gouvernement d'abaisser l'âge des bénéficiaires du RMI. «Il faut améliorer le texte», renchérit Marie Ivorra, d'Apeis. Et tous «regrettent» le rejet de l'amendement Le Garrec qui propos