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Libération

Le Front national s'incruste dans les Côtes-d'Armor. Les Jeunesses toulonnaises louent un manoir dans la région.

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publié le 22 mai 1998 à 1h52

Rennes correspondance

Après avoir proclamé l'Armorique «terre de mission», le Front national, malgré de piètres résultats électoraux, ne désarme pas en Bretagne. Dernière offensive en date, l'installation des Jeunesses toulonnaises dans le manoir de Ker-Avel, à Binic (Côtes-d'Armor), inquiète plusieurs associations qui y voient l'implantation d'une prochaine «tête de pont» frontiste dans la région.

«A l'approche des élections cantonales et régionales, la présence d'un véhicule portant le logo des Jeunesses toulonnaises et les ballets de véhicules immatriculés hors département ont attiré notre attention sur l'activité nocturne qui régnait à Ker-Avel et n'avait pas grand-chose à voir avec celles d'un centre de vacances», raconte Michel Laudrin, ancien maire de Binic et l'un des premiers opposants au bail accordé par la société du Rouvre, gestionnaire de la propriété, aux Jeunesses toulonnaises (JT).

Accointances. L'association, créée après l'élection de Jean-Marie Le Chevallier à la mairie de Toulon, entretient des relations étroites avec la municipalité FN. Sa première présidente n'était autre que Cendrine Le Chevallier, l'épouse du maire, adjointe chargée de la jeunesse, et condamnée pour avoir préconisé l'embauche de «sympathisants FN» ou d'«éléments totalement neutres» dans les JT (Libération du 6 mai). Le directeur général des Jeunesses toulonnaises, Gilbert Péréa, chargé de l'animation au sein du Front national, était quant à lui candidat du FN aux dernières cantonales à