L'Union intersyndicale de la préfecture de police publie un long communiqué où les signataires «comprennent parfaitement les mobiles qui animent les salariés en grève», où ils «souhaitent que les pouvoirs publics n'opposent pas systématiquement les policiers aux travailleurs en lutte revendicative, faute de quoi ils seraient en droit de considérer l'exécution de certaines de leurs missions comme autant de graves cas de conscience», où ils «déplorent que la loi du 28 septembre 1948 leur interdise de participer dans les mêmes formes au mouvement revendicatif actuel».
A 9 heures du matin, une centaine de footballeurs occupent le siège de la Fédération française de football, avenue d'Iéna. Ils y retiennent Georges Boulogne, instructeur national. Sur la façade, un drapeau rouge et une banderole veulent rendre «Le football aux footballeurs!» Les comités de grève assurent l'essentiel des services publics, les agriculteurs devancent de trois jours les consignes de leurs syndicats et se rendent auprès de piquets de grève pour manifester leur solidarité. A Guingamp, ils brisent les vitres de la sous-préfecture.
Daniel Cohn-Bendit, actuellement à Berlin, est attendu ce soir à Amsterdam. Le gouvernement français fait savoir qu'il est considéré comme indésirable en France et qu'il sera refoulé s'il se présente à un poste frontière. Le quotidien le Monde, qui publie cette information à la mi-journée et dont on connaît la sérénité, ajoute: «Cette mesure ne manquera pas d'apparaître comme une