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Libération

Jospin fignole sans hâte son petit soir fiscal. La réforme est programmée, reste à choisir contenu et rythme.

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publié le 23 mai 1998 à 1h09

Prudence, prudence. Pour le gouvernement et le PS, la réforme

fiscale sera le grand dossier de la fin du printemps. Mais toucher aux impôts est toujours un exercice à haut risque, où l'on reçoit plus facilement des coups que des lettres de félicitations. Aguerris par les expérimentations malheureuses d'Alain Juppé sur ce terrain, les socialistes se hâtent lentement. Groupes de travail, rapports, consultations": le mot d'ordre est clairement de ne rien faire qui puisse fragiliser la reprise économique. «De quoi brider les envies de réforme», constate, un rien désabusé, Jean-Pierre Balligand (PS, Aisne), membre de la commission des finances de l'Assemblée nationale.

Fruits de la croissance. Longtemps absente des discours du Premier ministre, la fiscalité n'a accédé que récemment au rang de priorité du travail gouvernemental. Grâce à la conjonction de deux éléments nouveaux. D'abord, après des années de rigueur fiscale, le surplus de recettes apporté par la croissance relance l'espoir de relâcher enfin la pression. Ensuite, maintenant qu'il a bouclé ses grands projets économiques et sociaux ­ emplois-jeunes, 35 heures, exclusion ­ et après une période de «chômage technique» liée aux régionales, Lionel Jospin est soucieux de remettre en route sa machine à réformer la société française. En s'attaquant à des sujets aussi sensibles que la fiscalité locale, la fiscalité du patrimoine et la fiscalité écologique ­ les trois chantiers ouverts officiellement par le ministère des Finance