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Libération

Les radicaux sortent de leurs gonds. D'habitude fidèle au PS, le PRG s'énerve: il s'opposera à trois projets de loi.

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publié le 23 mai 1998 à 1h10

Les radicaux de gauche l'ont mauvaise: personne ne parle jamais

d'eux. Dans la majorité plurielle, la discipline ne paie pas puisque, disent-ils, il n'y en a que pour les communistes et les Verts. «Nous payons un tribut à une très longue loyauté au PS», explique Michel Scarbonchi, vice-président du Parti radical de gauche (PRG). Alors, mercredi soir, lors de son bureau exécutif, le parti a décidé de faire entendre ce qu'il appelle «des désaccords politiques fondamentaux» avec le gouvernement. A l'Assemblée, ses 13 députés voteront contre la réforme de la justice, contre la loi sur le cumul des mandats, et contre la réforme du mode de scrutin européen, soit trois grandes réformes institutionnelles.

Concernant la justice, les radicaux plaident depuis un moment pour une réforme profonde de la détention provisoire, qui viderait les prisons. Mais, il y a huit jours, Jean-Michel Baylet et Michel Crépeau sont ressortis bredouilles du bureau d'Elisabeth Guigou. Ils comptent maintenant déposer une question préalable, procédure d'ordinaire utilisée par l'opposition, et destinée à repousser un texte sans même l'examiner.

Décidément remontés, ils s'opposeront à la limitation du cumul des mandats, qui conduirait, selon Michel Scarbonchi, à une «médiocratisation» de la vie publique. Les radicaux, profil de notables, estiment que le mandat national doit rester lié au mandat local. Enfin, ils ont toutes les raisons de rejeter le mode de scrutin des européennes. Quel qu'il soit, ils sont sûrs