Bruno Mégret a un espoir, Charles Millon, et un cauchemar,
l'Alliance. Le délégué général du FN mise sur le premier pour faire échec à la seconde et, surtout, pour assurer son propre succès. Il l'a répété hier, lors de l'émission Public, sur TF1: «Le FN doit se développer, devenir le mouvement de rassemblement des Français et, aussi, passer une certain nombre d'alliances avec des mouvements qui n'existent pas (sic) et qui doivent sortir du RPR et de l'UDF», a-t-il indiqué, en jugeant que Charles Millon et son mouvement, la Droite, pourrait être cet allié que le FN attend. Car comme il l'a fait hier, l'ambitieux numéro deux frontiste aime à répéter que, contrairement à nombre de vieux baroudeurs de l'extrême droite, lui «ne s'est pas engagé en politique pour protester ou témoigner, mais pour accéder au pouvoir». A cette fin, Mégret a soif de partenaires qu'il s'emploie à courtiser. Fin mars, le piège du «soutien sans participation» dans les régions avait bien fonctionné. En tendant la main à la droite, Mégret a ramené dans les filets frontistes quatre présidents de région et de nombreux élus locaux en rupture de ban avec les états-majors du RPR et de l'UDF. Depuis, la mécanique s'est enrayée. Toute sa stratégie repose sur une condition, nécessaire à défaut d'être suffisante: l'explosion de la droite. Or, si Mégret est parvenu à la faire chanceler, il est loin d'être arrivé à ses fins: une recomposition de la droite en deux camps, l'un se rapprochant des socialistes et de la