A 13 heures, vendredi, Daniel Cohn-Bendit se présente au poste frontière de la Brême-d'Or, à Forbach. Accompagné de 2 000 sympathisants, il se retrouve face à des barbelés tendus par des CRS l'arme au pied. Après meetings et palabres, il se rend avec une petite délégation à la gendarmerie de Forbach où on lui donne lecture de son arrêté d'expulsion. Il refuse de le signer au prétexte que «l'expulsion d'un homme ne réglera pas les problèmes en France», et conclut: «Je reviendrai"» Après 95 minutes passées sur le territoire français, Cohn-Bendit est remis aux autorités allemandes.
A 16h30, une délégation des responsables du musée de l'Homme, place du Trocadéro, avec Michel Leiris à sa tête, escalade sur le toit de l'établissement la grille qui sépare la terrasse du superbe appartement en duplex qu'y occupe Christian Fouchet, ministre de l'Intérieur. Ils demandent, et obteniendront, que ces locaux soient restitués au musée. Mme Fouchet a le temps d'appeler les hommes de son mari, qui retiennent les chercheurs au centre Beaujon jusqu'à la nuit.
La France manifeste. Paysans, ouvriers, étudiants, le plus souvent en cortèges séparés, toutes les villes de province sont en marche. A Paris, la CGT organise deux défilés, rive gauche et rive droite, qui se veulent des démonstrations de responsabilité et se refusent à rejoindre les étudiants. Ils se dispersent dans le calme. A partir de 17h30, étudiants et jeunes travailleurs se regroupent dans la capitale. Différents rassemblements conver