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Libération

En Anjou, Chirac fait une cure de province. Le chef de l'Etat a vanté l'Europe et critiqué le gouvernement.

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publié le 26 mai 1998 à 2h13

Angers, envoyé spécial.

Et hop, c'est reparti! Une petite tournée en province, et voilà Jacques Chirac requinqué. Pour se refaire une santé, loin de Paris et de la guéguerre RPR-RPR sur fond d'affaires, le chef de l'Etat a, hier, choisi Angers. Rien de mieux qu'un peu de douceur angevine dans un monde de brutes et de cohabitation. Quelques jours avant le premier anniversaire de l'arrivée de Lionel Jospin à Matignon, cette virée de 48 heures ­ la dernière, à Troyes, remonte à huit mois ­ lui permet au passage de tester sa popularité dans un département, il est vrai, acquis à la droite.

Sifflets. Honneurs militaires, présentation des élus du département. Le tralala républicain bouclé, le maire d'Angers, Jean Monnier (divers gauche), s'est dit «fier et heureux» d'accueillir le président de la République. Aussitôt dit, Chirac s'offre un premier bain de foule. Il reçoit en retour quelques sifflets d'étudiants et de manifestants de l'établissement technique d'Angers, qui dépend de la Délégation générale de l'armement et doit déménager à Bourges. Le chef de l'Etat prend gentiment les tracts. Et serre les mains.

Après un «déjeuner de travail» avec les députés et sénateurs du département, Chirac se rend à l'école supérieure des sciences commerciales d'Angers pour plancher sur l'Europe et l'euro, devant 800 étudiants répartis en deux amphithéâtres. Devant le campus, quelques manifestants sont postés. L'un d'eux, silencieux, se taille un beau succès avec sa pancarte: «Chirac, des emplois