Saumur, envoyé spécial.
Un ciel mi-figue, mi-raisin. Trois pelés et un tondu. Et encore. Sous la banderole, «le RPR jeunes du Maine-et-Loire avec Jacques Chirac et Philippe Séguin», ce sont les mêmes qui ont fait le déplacement, la veille, à Angers et qui se retrouvent à Saumur. En face, quelques lycéens crient: «Ecoute le peuple». Ou «vive le cheval» à l'adresse de l'alezan que le chef de l'Etat flatte en arrivant devant ce fief gaulliste qu'est la mairie de Saumur. Cette deuxième journée du voyage du président de la République n'a rien de festif. Du coup, il aurait presque un coup de déprime dans cette ville de garnison où il s'est retrouvé élève-officier de réserve en 1959.
«On ne vient jamais dans cette région sans en garder en tous les cas moi un peu de baume au coeur. Et, dans les moments difficiles, c'est cette région qu'on peut évoquer pour penser à la sagesse qui devrait être plus généralement partagée dans notre pays et qui ne l'est pas toujours assez», observe-t-il à l'Hôtel de Ville. A-t-il en tête la situation de l'opposition, la guéguerre sanglante des deux JT pour la mairie de Paris, les affaires, la cohabitation? Le chef de l'Etat improvise. Et son entourage s'empresse de chasser ensuite les nuages. «Après les bas, ça remonte. L'opposition a vécu sa crise régulière, normale dans une démocratie. Elle a touché le fond et donné, avec l'Alliance, le coup de pied qu'il fallait. Les Français veulent une opposition unie et constructive. Nous sortons d'une période