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Libération

Couples homos: la «solution» d'Irène Théry.

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Elle propose l'égalité sans nier la différence, réservant l'adoption aux seuls hétérosexuels.
publié le 27 mai 1998 à 2h18

A l'automne, Irène Théry, sociologue du droit et de la famille, publie dans la revue Esprit «Le contrat d'union sociale en question», dépeçage brillant d'une proposition de loi presque unanimement soutenue à gauche. Elle défend la reconnaissance légale du couple homosexuel, mais pas au prix d'un texte, selon elle, mal ficelé, dangereux, remettant en cause la différence des genres, et noyant la question homosexuelle. Elle affirme surtout que le CUS (1) ouvrira inévitablement aux homosexuels le droit à l'adoption et aux procréations médicalement assistées. Ses arguments, qui jettent un grand trouble jusqu'à la chancellerie, sont repris et détournés par les plus réactionnaires des adversaires du projet. La formule «Irène Théry est à l'homophobie ce que Le Pen est au racisme», est applaudie lors d'un colloque organisé par les promoteurs du CUS.

Solution. En février, Elisabeth Guigou et Martine Aubry la chargent d'un rapport sur la famille. Le CUS ne fait pas partie de la mission. L'examen de la proposition de loi ayant été repoussé, et le professeur Jean Hauser ayant remis son projet (le PIC), Irène Théry s'est sentie «autorisée» à revenir sur la question. Elle pense avoir trouvé la solution pour en finir avec les discriminations: pas le PACS qui institutionnalise le concubinage; pas le PIC qui ne prend en compte que les relations financières entre deux personnes sans rien dire des liens qui les unissent. Il suffirait d'insérer dans le code civil: «Le concubinage