Jusqu'à ces derniers jours, les fervents défenseurs du cumul des
mandats s'étaient fait discrets. Il y avait bien eu les échos de quelques éclats en réunion de groupe socialiste, la semaine dernière. Et aussi un coup de gueule solennel du Parti radical de gauche mercredi dernier. Mais la droite, elle, occupée ailleurs, se taisait. Elle a retrouvé sa voix. Hier, le début de la discussion parlementaire sur les deux projets de loi gouvernementaux a été marqué par un festival d'orateurs venus défendre avec passion l'exception si française du cumul des mandats.
Tous les arguments y sont passés. Loi liberticide, a affirmé en substance Olivier de Chazeaux, député-maire RPR de Levallois (Hauts-de-Seine): «Le peuple est souverain; il a donc la capacité de voter pour le candidat de son choix, qu'il soit cumulard ou non cumulard.» Au nom des radicaux de gauche, Michel Crépeau, président du groupe RCV et député-maire de La Rochelle (Charente-Maritime), n'a pas dit autre chose: «Développons les espaces de liberté (") On ne modernise pas bien si on coupe un peuple de ses racines.» Il a été chaleureusement applaudi sur les rangs de l'opposition. Il y a eu aussi Jacques Peyrat, député-maire RPR de Nice (Alpes-Maritimes): «Vous touchez au fondement de la République: la liberté.» Tout a été dit et redit, enfin, par les partisans du cumul, sur le nécessaire lien entre le parlementaire et sa «base», sur les sondages qui, forcément, sont dans l'erreur quand ils donnent l'opinion publique favorab