On vous accuse d'avoir torpillé le CUS qui, selon vous, disqualifie le droit. Mais pourquoi les homosexuels se prosterneraient-ils devant un droit qui les a niés?
Dans une démocratie, le droit est la norme collective, il renvoie à la signification des liens humains.On disait «ce sont des problèmes pratiques à régler». Non, cela engage les grandes questions du couple, de la filiation, du genre. Quand on veut instituer le couple homosexuel, et que l'on nie la dimension de couple, on rend tout insignifiant. «Union sociale», c'est ridicule, ce n'est pas un lien humain. Quand on essaye de promouvoir cette chose qui n'est ni de l'amour, ni de l'amitié, ni de la fraternité, on disqualifie le droit: le seul intérêt du CUS, serait d'obtenir des droits, comme on va se servir au supermarché. Alors que l'enjeu, c'est de reconnaître qu'un couple peut être fait de personnes de même sexe. Que c'est un fait social, créateur de droits, aussi respectable que le mariage.
Vos critiques ont été récupérées par les plus réactionnaires des opposants à la reconnaissance du couple homo
Le risque existe toujours de voir ses arguments utilisés par les adversaires. On doit le prendre. Du moment que l'on dit clairement ce pourquoi on se bat. J'ai vu se développer des manoeuvres staliniennes caricaturales contre moi. L'argument classique: «Si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous».Ca veut dire qu'il n'y a aucun débat acceptable. D'un point de vue politique, intell