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Libération

Le «syndicat des charcutiers PS» se révolte. Les députés partisans du cumul des mandats tirent leurs dernières cartouches.

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publié le 28 mai 1998 à 2h23

La corporation des députés-maires relève la tête. Il n'a pas fallu

vingt-quatre heures de débat sur les textes anticumul du gouvernement pour que la discussion se transforme en plaidoyer pour la survie de l'espèce, menacée de disparition si le projet est adopté en l'état.

Mardi, la droite avait ouvert la voie, exaltant les vertus d'un parlementaire en harmonie avec le «terrain» (Libération d'hier). Michel Crépeau, député-maire (PRG) de La Rochelle, leur avait emboîté le pas.

«Jacobins». Puis, dans la nuit de mardi à mercredi, ce sont les langues socialistes qui se sont déliées. Celle de Jean-Pierre Balligand, député-maire de Vervins et président du conseil général de l'Aisne: «Je mets en garde: il ne faut pas que cette Assemblée devienne une Assemblée de jacobins, de technocrates tous sortis de la rue Saint-Guillaume [siège de Sciences-Po, ndlr] puis parachutés dans une circonscription! Les députés manqueraient alors de l'enracinement local nécessaire pour défendre des idées essentielles.» Celle de Jacques Fleury, député-maire de Roye, qui choisissait la dérision («Les générations futures salueront notre courage en cette nouvelle nuit du 4 août»), avant de conclure: «C'est de toute la force de ma conviction que je vous appelle à soutenir le texte, que je vais voter ­ enfin, peut-être.»

Hier matin, enfin, à l'occasion de la réunion du groupe socialiste, les procumul ont poussé l'offensive. Ils sont arrivés avec un texte signé d'une trentaine d'entre eux («le syndicat des charcuti