Puisque l'affaire était entendue, autant en finir rapidement. Hier,
dans la soirée, les députés devaient terminer au pas de charge l'examen du deuxième des projets de loi gouvernementaux sur le cumul des mandats. La nuit précédente, les parlementaires, de l'opposition souvent, de la majorité parfois, avaient combattu jusqu'à l'épuisement la disparition annoncée du député-maire. Dix fois, vingt fois, cent fois, UDF et RPR étaient montés au créneau pour stigmatiser la «coupure» entre les élus et leur «terroir». Tout aussi inlassablement, Bernard Roman (PS, Nord), rapporteur du projet, et Frédérique Bredin (PS, Seine-maritime), principale oratrice du groupe socialiste, ont essayé de les convaincre qu'il n'en serait rien. Qu'à défaut d'être maire ou président de conseil général, un député ou un sénateur pourrait toujours être conseiller municipal ou général et donc rester au contact de «la base». Jean-Pierre Chevènement, père adoptif du projet, leur a apporté son soutien à sa façon: «Le cumul a eu du bon et je le reconnais d'autant mieux que j'y ai été hostile pendant dix ans. Puis j'ai fini par devenir député-maire et j'ai beaucoup appris».
En vain. Le premier texte - un projet de loi organique, qui devra être voté en termes identiques par le Sénat - était adopté tôt jeudi par les élus de la majorité plurielle - à l'exception du député radical de gauche Alain Tourret (Calvados), qui joignait sa voix à celle des élus de l'opposition. Dès lors, l'essentiel était fait. L'Assemblé