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Libération

Jospin, premier bilan (4): l'opposition. Cet homme habile qui épate à droite. Les élus reconnaissent le talent du Premier ministre, surtout comparé à Juppé.

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publié le 30 mai 1998 à 1h11

Fascination, irritation. Lionel Jospin embarrasse la droite. En un

an, ses parlementaires ne sont guère parvenus à le déstabiliser. Ils arrivent bien à l'agacer, à le faire sortir de ses gonds, mais, chaque fois, ils se voient vertement renvoyés dans leurs cordes. Notamment dans le cadre des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, qui permettent habituellement à l'opposition de s'attaquer au chef de gouvernement. Alain Juppé en avait fait les frais, en son temps.

Chapeau, l'artiste! Qu'ils évoquent les «crimes du communisme» pour le mettre à mal avec sa gauche plurielle, le cumul des pour le mettre à mal avec sa gauche plurielle, le cumul des mandats pour l'enjoindre à s'occuper d'abord de ses propres ministres, ou son «emploi fictif» au Quai d'Orsay, histoire de relativiser les affaires de la Ville de Paris, et voilà Jospin qui en profite pour les ridiculiser. Et quand ce n'est pas lui, il envoie un de ses poids lourds du gouvernement porter l'estocade. «Il se débrouille bien. Lui, il fait de la politique, alors que, nous, on gérait. Et encore, mal», observe Claude Goasguen, secrétaire général de l'UDF. Il n'est pas le seul à droite à admirer le bonhomme. François Bayrou, président du groupe UDF à l'Assemblée, s'est ainsi laissé aller, lors du débat sur la motion de censure, le 29 avril: «Vous êtes un Premier ministre heureux dans les sondages, commence-t-il, admiratif. Vous n'êtes pas maladroit, même si parfois on voit percer sous l'homme habile une intolérance ["] Vo