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Libération

«M. Séguin, votre ton est assez désagréable». Jospin et le président du RPR cultivent leur détestation réciproque.

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publié le 30 mai 1998 à 1h11

Jospin-Séguin, c'est chien et chat tout en un. Rancune, mépris,

aigreur, comptes et mécomptes, les deux hommes n'oublient rien et ont le chic pour se hérisser le poil depuis qu'ils se sont reniflés. Ils ne cessent de se marquer, se chercher, s'allumer. La détestation, ça se construit. Avec envie, orgueil.

Le 1er juin 1997, Séguin téléphone à Jospin, qui se trouve à Cintegabelle (Haute-Garonne), pour le féliciter de sa victoire aux législatives. Rien d'innocent dans ce coup de fil. Le député des Vosges entend installer d'emblée un rapport de rivalité directe avec le futur Premier ministre socialiste. Jospin, lui, n'a qu'un adversaire, Chirac. Il cogne: «J'en profite pour vous dire quelque chose qui me tient à coeur depuis la présidentielle. Vous avez un ton un peu désinvolte, une façon de parler de moi qui ne correspond pas à la manière dont je traite les hommes politiques. J'ai été candidat à la présidence de la République. Vous le serez peut-être. Je vous le dis, votre ton est assez désagréable.» Douché, Séguin n'aura de cesse de répondre. Et Jospin de le reprendre.

Prétentieux. Le 19 juin 1997, le député des Vosges profite de la déclaration de politique générale du Premier ministre pour tenter de régler ses comptes. Il accepte mal que Jospin, dans son discours, lui ait piqué le «pacte républicain». Alors, il pointe les contradictions du leader socialiste, fustige «un droit d'inventaire insuffisamment sélectif» sur Maastricht et titille son adversaire: «Ne vous agitez pas, mo