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Libération

Jospin, premier bilan (5): l'étranger. A l'ombre de Chirac et de Blair. Le Premier ministre reste discret sur la scène internationale.

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publié le 1er juin 1998 à 4h46

Pour une fois, le compliment est venu d'Amérique. C'est dans le

Washington Post, sous la signature de Jim Hoagland, vieux connaisseur des affaires françaises, que l'on trouvait, samedi, un portrait élogieux de Lionel Jospin pour l'anniversaire de son arrivée à Matignon et, surtout, deux semaines avant sa première visite officielle aux Etats-Unis. «Un conciliateur guide la France au-delà des pièges idéologiques», titre le Post, assez admiratif de la manière dont le Premier ministre réussit, mieux que ses prédécesseurs, à concilier l'ancrage de la France dans le processus de mondialisation, tout en protégeant ses propres valeurs et son modèle social. Ce commentaire aura dû donner du baume au coeur de Lionel Jospin, dont l'image à l'étranger, quand il en a une, est généralement caricaturée par l'opposition entre «son» socialisme et celui de Tony Blair, élu quelques semaines avant lui et qui s'est imposé, depuis, comme le chouchou des médias. Une nouvelle mouture des Anciens et des Modernes, qui colle d'autant plus à la peau de Lionel Jospin que celui-ci défend les 35 heures pendant que Tony Blair fait la une avec des sujets plus glamour, la paix en Irlande ou la gestion de la mort de Diana.

Le handicap de la cohabitation. Lionel Jospin est évidemment dans une situation moins confortable que son «ami Tony», en raison de la cohabitation, ce qui, en politique étrangère, laisse le beau rôle au président de la République. De ce fait, il n'est quasiment pas une seule initiative majeure