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Libération

Le PS en profite tranquille.

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publié le 2 juin 1998 à 4h49

Au PS, la modestie fait des progrès. La calculette n'enregistre

aucune vague d'adhésions, malgré la cote d'amour de Jospin? Rien de grave, le PS prétend être revenu des «feux de paille» façon 1981. L'important, c'est que la machine n'aligne pas les soustractions. Ainsi, le premier secrétaire des lieux, François Hollande, peut affirmer fièrement: «En 1982, on parlait déjà des déçus du socialisme. Aujourd'hui, on ne peut pas parler des déçus du jospinisme.» La maison est bien gardée, qui tourne autour de ses 110 000 adhérents. Et, à défaut d'afflux de militants, les sondages témoignent d'un fort capital de sympathie.

Cette bienveillance à l'égard de la rue de Solférino viendrait-elle du calme qui y règne? Le PS punit de blâme les rares qui s'affranchissent de la discipline de vote, lance des conventions et des colloques, tandis que son premier secrétaire apprend doucement l'autorité: «Quand, lors du mouvement des chômeurs, je réclamais un geste sur certains minima sociaux, tout le monde pensait que c'était Lionel Jospin qui me l'avait soufflé. Je passais pour le trompettiste avant l'arrivée de l'orchestre.» La partition reste largement imposée. Mais Jospin, qui était à ce poste lors du premier septennat de Mitterrand, a trop souffert pour ne pas laisser un peu, un peu seulement, de mou à son parti. «C'est un rapport plus laïque, plus serein, plus équilibré», assure Hollande, qui affirme avoir vu évoluer Jospin sur certains dossiers, comme récemment le statut de l'élu. En fait