Menu
Libération

Pour l'entente, l'Alliance repassera. A l'encontre des électeurs de l'opposition, le RPR refuse toute idée de fusion.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 juin 1998 à 4h55

L'Alliance pour la France devait être lancée pleins gaz. Mais ce qui

aurait dû être la «réunion constitutive officielle» de l'Alliance pour la France s'est soldée, hier, par un petit pet. François Léotard, Philippe Séguin, François Bayrou, Alain Madelin et Nicolas Sarkozy se sont retrouvés tous les cinq dans une salle de l'Assemblée nationale, pour une discussion de marchands de tapis. Principal sujet de discorde: l'intergroupe, qui commence aujourd'hui. D'emblée le RPR a posé ses conditions: pas question que soit prononcé le mot «fusion» des trois groupes RPR, UDF et DL, contrairement au souhait de nombreux députés libéraux centristes. La discussion s'est ensuite enlisée sur la question du président de cet intergroupe. Pour Philippe Séguin et Nicolas Sarkozy, il doit être élu pour la durée de la législature, selon le principe «un homme, une voix». Avec une arrière-pensée: caser Edouard Balladur dont la candidature serait susceptible de recueillir des voix sur tous les bancs de l'opposition. L'UDF a aussitôt refusé de se retrouver privée d'oxygène avec deux présidents RPR, l'un à la tête de l'Alliance (Philippe Séguin) et l'autre de l'intergroupe. François Bayrou, président de Force démocrate, a donc demandé que les présidents des trois groupes se succèdent à la tête de l'intergroupe sur le même principe que pour la présidence de l'Alliance. Madelin, lui, est resté muet tout au long de la réunion, préoccupé par son dîner du soir avec ses amis libéraux. Le blocage étant total,