Faut pas croire que le PS regarde passer le train des mesures
gouvernementales et des sondages en ruminant son plaisir. Il a décidé d'actualiser sa doctrine sur l'entreprise, et tiendra une convention sur le sujet le 22 novembre. Parce que, concède l'ancien ministre Michel Sapin, «le pragmatisme ne suffit pas à définir une vision d'avenir». Tout y passera: l'innovation technologique, la création d'emplois, la formation, mais les socialistes sont surtout attendus sur le tracé qu'ils feront de la frontière entre secteur public et secteur privé. Et tandis que dure la grève des pilotes à Air France, les penseurs socialistes ont bien senti le danger. «On ne veut pas se faire coincer sur le problème des rapports entre l'Etat et les entreprises publiques», prévient le secrétaire national Vincent Peillon. Il y a effectivement deux écueils à ce débat: réveiller les désaccords entre l'aile droite et l'aile gauche du parti et se retrouver en porte-à-faux soit avec le gouvernement, qui, en un an, a déjà annoncé pas mal de privatisations, soit avec les partenaires de la «majorité plurielle», notamment le PCF. Pour l'heure, la machine se met lentement en route. Les ténors se réservent pour plus tard. Quatre prérapports ont été remis au bureau national la semaine dernière. Après réécriture, ils seront envoyés aux militants sous forme de questions. «Le ni-ni (ni privatisation, ni nationalisation, ndlr) c'est la non-doctrine», explique Régis Passerieux, chargé avec d'autres du rapport sur le