Pépère, la bière, les pieds devant la télé. Enfin peuple. Et sans se
forcer. A droite comme à gauche, les hommes politiques attendent avec bonheur le coup d'envoi du Mondial. Les agendas surchargés se sont brusquement allégés à partir de 21 heures, voire s'il le faut l'après-midi entier. Ça donne de drôles de choses. Mardi 26 mai, c'est la fin de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée. Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, répond à une députée communiste sur le futur schéma hospitalier. Après avoir dessiné les quelques grandes lignes de ses intentions, il lâche: «Avec la Coupe du monde, personne n'a la tête à ça. Nous commencerons dès la rentrée.» Consternation sur les bancs du gouvernement. La droite a si peu d'occasions de se faire plaisir que, dès le lendemain, elle interpelle Kouchner sur le mode «ce n'est pas très sérieux». Il assure que c'était «de l'humour». Note. Mais on ne rigole pas avec la Coupe du monde. Il y a quelques mois, Olivier Schrameck, directeur de cabinet du Premier ministre, a adressé une note aux ministères. Il vaut mieux ne pas retrouver tout le gouvernement dans une même tribune, et donc savoir choisir ses matchs et son stade en fonction de ses attaches électorales, écri-vait-il. Pierre Moscovici, ministre délégué aux Affaires européennes, ne pourra honorer toutes les invitations qui lui sont faites, venues de France 2, d'un fabricant de cigarettes et d'ailleurs. Le ministère a, de toute façon, acheté ses places. Car c'est