Ça toussait, hier, à la réunion des députés socialistes. Martine
Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, s'était déplacée pour leur faire avaler l'abandon de la mise sous condition de ressources des allocations familiales, remplacée par le plafonnement du quotient familial. Lionel Jospin ayant rendu l'arbitrage ce week-end, le groupe socialiste n'avait plus qu'à râler pour la forme. Nombre d'élus n'ont pas apprécié qu'on leur demande d'abandonner une mesure qu'on leur avait fait voter et défendre il y a un an pour beaucoup, contre leur gré. La députée Dominique Gillot (Val-d'Oise), chargée d'un rapport sur la famille, a donc été fraîchement accueillie lorsqu'elle a expliqué que la mesure prise l'an dernier était impopulaire. Yvette Roudy (Calvados) a bondi: «C'est un recul devant le puissant lobby familial. L'universalité des allocations familiales n'est pas l'égalité. Dans certaines familles, les allocs, c'est un après-midi chez le coiffeur, dans d'autres, ça sert à acheter à manger.» Jean Glavany (Hautes-Pyrénées), lui, n'aime pas se dédire: «Qu'on ne vienne pas nous dire qu'on avait fait une connerie l'an dernier. La mesure était populaire.»Didier Mathus (Saône-et-Loire) va dans le même sens: «C'est impopulaire chez les journalistes et en région parisienne, mais, en province, les électeurs trouvent ça formidable.» Selon une enquête BVA-BFM-Paris Match, 57% des Français souhaitent que les allocs soit «proportionnelles aux ressources financières des familles», 2