Alain Krivine se sent pousser des ailes. Le porte-parole de la LCR
(trotskiste) est en passe de devenir l'incontournable interlocuteur pour qui s'intéresse à «la gauche de la gauche». Courtisé par Robert Hue, qui s'en verrait bien le fédérateur au moment des européennes de 1999, il prend langue avec Lutte ouvrière, tandis que les militants de la Ligue animent les associations, mouvements et syndicats qui se revendiquent de la «gauche rouge». Ce week-end, lors de la fête organisée par la LCR à L'Ile-Saint-Denis, en banlieue parisienne, Krivine devrait proposer au PCF, mais aussi à la Gauche socialiste du PS et aux Verts, la mise en place d'un «collectif unitaire national» pour mener bataille contre la ratification du traité d'Amsterdam.
Prémices. «Tout est ouvert.» Pour Christian Picquet, membre de la direction de la LCR, les discussions avec les partenaires potentiels en vue des prochaines élections européennes en sont à leurs prémices. La LCR se dit prête à discuter «sur le fond» avec LO et le PCF. Mais les pourparlers s'annoncent difficiles. «Jospin a choisi la ligne Strauss-Kahn, celle de la gestion prudente. Les communistes et les Verts peinent donc à maintenir leur identité», explique Picquet. Lundi, des délégations de la LCR et du PCF se rencontreront, la Ligue souhaitant confronter ses points de vue, principalement sur l'Europe. «Nous sommes résolument hostiles au traité d'Amsterdam», affirme Picquet, manière de dire qu'il n'est pas sûr que cette aversion soit partagée