Pen Duick I, considérablement modifié mais dont Eric Tabarly s'apprêtait à fêter le centenaire, le 20 juin, à Glasgow naviguait vendredi, en mer d'Irlande, à une soixantaine de milles des côtes galloises. A bord, quatre amis d'Eric Tabarly: Antoine et Candida Costa, 52 et 53 ans, un couple de Chamonix, où le marin allait skier; Jacques-André Rebec, 51 ans, lieutenant de vaisseau à la retraite, et Erwan Quéméré, 63 ans, photographe de mer réputé.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les vents de force 6, générant des creux de trois mètres, étaient suffisamment importants pour inquiéter ses compagnons. Peu avant minuit, Tabarly venait d'affaler la grand-voile et s'apprêtait à en hisser une plus petite, manoeuvrant seul. Une pièce du gréement le heurte alors à la poitrine et le précipite par-dessus bord. Un des équipiers jette immédiatement une bouée et tire des fusées éclairantes. En vain. Sans radio en état de marche, dépourvu de balise d'alerte satellitaire, le quatuor de passagers en est réduit à patrouiller la zone en solo et à scruter les ténébres.. Ce n'est qu'à 8 heures du matin, samedi, qu'ils croisent un yacht australien, Longobarda.
Huit heures après le drame, les recherches commencent. Selon les gens de mer, la survie dans une eau à 11 degrés, sans protection particulière (ce qui est le cas d'Eric Tabarly), ne dépasse pas quatre heures. Un hélicoptère de la RAF sillonne la zone de l'accident, avant de renoncer. Il est relayé par un Bréguet-Atlantique de la marine frança