Le Conseil des impôts s'invite dans le débat sur la fiscalité qui
divise actuellement la majorité. Dans un rapport sur la fiscalité du patrimoine, remis vendredi à Jacques Chirac, cette émanation de la Cour des comptes préconise l'intégration des biens professionnels et des oeuvres d'art dans l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Le tout dans un souci d'«équité», de «justice» et d'«efficacité économique». Pour le PCF, ce rapport tombe à pic. La semaine dernière, Robert Hue avait courtoisement signifié à Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie, que son soutien au gouvernement, jusque-là sans faille, réclamait contrepartie. Avec l'ISF, il pense tenir la mesure «de gauche» qu'attendent ses troupes. Quoi de plus symbolique que cet impôt institué par l'union de la gauche en 1982, abrogé par le Premier ministre Chirac en 1986 et rétabli sous une forme édulcorée par le PS en 1988? Mardi dernier, lors du débat d'orientation budgétaire, le ton était donné: «Les 400 premières fortunes professionnelles sont estimées à quelque 600 milliards de francs, relevait Alain Bocquet (PCF). La plupart échappent quasi intégralement à l'ISF. C'est dire l'urgence de réformer cet impôt en élargissant son assiette aux biens professionnels, pour faire jouer la solidarité et financer l'exclusion.» L'exemple de François Pinault, multimilliardaire qui a échappé à l'ISF en 1997, a suffisamment défrayé la chronique pour alimenter les rancoeurs. Depuis, le propriétaire de Pinault-P