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Libération

Il veut créer une commission sur la préférence nationale. Balladur drague en eaux FN. Mégret et Millon applaudissent, Sarkozy nuance, Bayrou s'oppose.

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publié le 16 juin 1998 à 3h37

La gauche condamne. La droite, elle, veut se la jouer décomplexée.

Plus aucun sujet tabou. A tribord, toute. C'est à ce prix, pensent la plupart des dirigeants de l'opposition, qu'elle pourra regagner des électeurs. Surtout ceux qui ont les yeux de Chimène pour le Front national. Mais, à force de multiplier les clins d'oeil, il fallait bien que ça dérape. Dimanche soir, Edouard Balladur a glissé sur la préférence nationale, l'un des thèmes de campagne favoris de Jean-Marie Le Pen. Prestations. Interrogé au Grand Jury RTL-le Monde, l'ancien Premier ministre a évoqué la création d'une commission «avec des hommes et des femmes venus de tous les horizons pour réfléchir à la question suivante: Est-il normal ou anormal, légitime ou contraire aux principes républicains traditionnels de réserver certaines prestations aux nationaux et de les refuser aux résidents étrangers?» Cette commission pourrait, selon lui, comprendre des personnalités frontistes. Bruno Mégret, délégué général du FN, n'en espérait pas tant. «Ça démontre que les idées du FN progressent. C'est normal qu'Edouard Balladur en tienne compte. Même si je suis un peu réservé sur le recours à une commission, l'idée est positive: elle montre que cette notion de préférence nationale est susceptible d'être débattue et mise en oeuvre dans notre corpus juridique.» Même contentement chez Charles Millon, qui, après s'être allié avec le FN pour décrocher la présidence de la région Rhône-Alpes, avait demandé, lors de la convention