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Libération

Le procès de tous les fantasmes.

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Les audiences auront permis de balayer beaucoup de fausses pistes. Reste quelques points noirs.
publié le 17 juin 1998 à 3h46

Le procès des assassins de Yann Piat est terminé. L’affaire Piat, elle, risque de continuer. Pour le président Bréjoux et l’avocat général Cortès, c’est le pire scénario.

On mentirait en prétendant que les quelque 150 témoins et les sept semaines d'audience ont été totalement inutiles. L'accusation y a souvent trouvé matière à soutenir ses charges contre les sept prévenus renvoyés devant la Cour d'Assises du Var, ce qui est après tout dans l'ordre des choses judiciaires. Les débats ont également permis à Pierre Cortès d'abattre sans la moindre indulgence les «édifices de plumes» les moins rigoureux bâtis sur le dossier. La pseudo affaire d'Etat, le soi-disant crime d'Etat, n'existent plus, a-t-on entendu à l'issu de son réquisitoire fleuve. Le brûlot d'André Rougeot et Jean-Michel Verne, «L'Affaire Piat, des assassins au coeur du pouvoir», n'y a en tout cas pas survécu. De leur saga romanesque, il subsistait un vague doute: la mémoire de l'ordinateur des frères Saincenné avait-elle conservé au plus profond d'elle-même un reflet de la parlementaire et de ses supposés dossiers explosifs? Il n'en est rien. Bien que déjà sévèrement sanctionné par la justice, le livre et ses invraisemblances ont beaucoup servi aux deux magistrats pour mettre les rieurs de leur côté et imposer leurs vérités. Questions. Ce fut souvent payant. Rien n'a pu ainsi accréditer la présence d'une seconde équipe de tueurs au Mont des Oiseaux, le soir du 25 février 1994. En revanche l'accusation n'a pu vider,