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Libération

Hollande, un chef trop gentil devenu habile homme. Un an à la tête du PS, et nombre envient ses entretiens avec Jospin.

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publié le 18 juin 1998 à 3h49

Ce jour là, contrairement à ses habitudes, François Hollande n'avait

pas envie, mais alors pas envie du tout. Il sortait du conseil national du PS pour tenir conférence de presse et il a gentiment envoyé promener les journalistes: «Pour ce qui est du discours du premier ministre, adressez vous à son service de presse.» Qu'on se le dise François Hollande n'est pas ­n'est plus­, le petit télégraphiste du Premier ministre. Il est premier secrétaire du PS et ça fait un an que ça dure. Au départ ça ne l'emballait pas, tant ça contrariait ses rêves ministériels. Mais finalement, il a assez vite compris tout le profit qu'il pouvait en tirer. L'énarque en goguette se révèle apparatchik en diable, au point de figurer aujourd'hui, pour certains, dans le tiercé gagnant de l'avenir socialiste avec Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry. Bouchées doubles. Signe de considération? Pour la première fois depuis qu'il est premier secrétaire du PS, il a été reçu il y a quelques semaines par le Grand Orient de France devant la loge «République», en présence de Philippe Guglielmi, le Grand Maître du GODF. Il n'arrête pas. Il visite quasiment une fédération par semaine, s'attarde dans les banquets républicains, et copine avec les dirigeants sociaux démocrates européens. Parce qu'il connaissait ses handicaps, parce qu'il devinait les ricanements socialistes qui ont accompagné son installation dans le bureau de Lionel Jospin de Solférino, il a mis les bouchées double.

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