Entre la peste ou le choléra, «entre la défense du plan Juppé ou la
privatisation de la Sécu», Martine Aubry voudrait ouvrir une troisième voie pour réformer la médecine de ville. Appliquer la maîtrise des dépenses mise en place par Juppé, mais sans sa méthode autoritaire. Pacifier un secteur révolté, tout en lui demandant davantage d'efforts. Jusqu'ici, fidèle à sa méthode, le gouvernement a d'abord parlé de «concertation» (on discute) avant de commander un rapport (on examine la situation) et de s'engager doucement dans l'action («on travaille»). Mais le temps presse, et certains médecins s'échauffent.
Sérieux. Les chiffres rendus publics lundi par la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) ont en effet confirmé les vilains soupçons entretenus depuis quelques mois. En avril, les dépenses de la branche maladie (hors hospitalisation) ont fortement augmenté: + 0,5%. Malgré les objectifs définis, et en dehors de toute justification, les honoraires des médecins généralistes et spécialistes progressent de 3,8% et leurs prescriptions de 3,6%. Sur les quatre premiers mois de 1998, la hausse globale est de 4% par rapport à la même période l'an passé. «C'est du sérieux», reconnaît-on au ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Dérapage, il y a.
Sitôt ces mauvais résultats connus, le «rapport de concertation sur l'avenir de la médecine de ville», commandé par Aubry à François Stasse, conseiller d'Etat, est arrivé à point nommé. Présenté hier, il préconise de laisser tomber le s