Washington, de notre correspondant
«Ma vision des Etats-Unis a un peu changé.» Ce n'est certes pas la conversion de saint Paul sur la route de Damas, ni l'enthousiasme d'Alexis de Tocqueville pour la démocratie en Amérique. Mais, en faisant cet aveu modeste au cours d'une «rencontre informelle» avec des journalistes français en poste à Washington au premier jour de sa première «visite de travail» aux Etats-Unis, Lionel Jospin a envoyé en direction de l'opinion française, et plus particulièrement de sa majorité plurielle, un message un peu différent de la «vision de gauche plus traditionnelle» qui était la sienne «avant». A savoir que l'Amérique et la mondialisation dont elle est le moteur , ce n'est pas l'horreur économique absolue. Il vaudrait même mieux en écouter les leçons, y compris en matière de lutte contre le chômage.
«Contrairement à ce que nous (les socialistes, ndlr) avons affirmé, et cru, les créations d'emplois aux Etats-Unis ne concernent pas seulement des petits boulots non qualifiés», a expliqué le Premier ministre, à peine débarqué de l'avion régulier d'Air France pour un périple de trois jours outre-Atlantique: «La majeure partie de ces emplois sont dans les secteurs de la technologie de pointe et des services. Indiscutablement, il y a des leçons à tirer de cette capacité de trouver de nouveaux ressorts à la croissance dans de nouveaux secteurs.» Lors de son séjour dans la capitale américaine, Jospin a d'abord «envie d'aller voir aux sources de ce formidab