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Libération

Préférence nationale: Barre et Pasqua désapprouvent Balladur.

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publié le 19 juin 1998 à 3h57

Raymond Barre et Charles Pasqua ont vivement contesté, hier, la

proposition d'Edouard Balladur de créer une commission de réflexion sur la «préférence nationale» ouverte à des représentants du FN. Selon le député-maire de Lyon, cette idée est «dangereuse» et «inutile». «Cela donne l'impression que l'on est favorable aux thèses que soutient le FN, a-t-il dit sur LCI. On ne joue pas avec le feu, on refuse un certain nombre de positions qui sont contraires aux valeurs républicaines fondamentales».

Même réaction chez Charles Pasqua qui, pourtant, lors de la présidentielle de 1988, disait partager les «valeurs» du FN. Il a exprimé, hier, son «total désaccord» avec la proposition de l'ancien Premier ministre. «Je ne comprends pas cette démarche», déclare, dans une interview au Point, celui qui fut le ministre de l'Intérieur de Balladur. Insistant sur les contradictions du député de Paris, le sénateur RPR des Hauts-de-Seine ajoute qu'«on ne peut pas à la fois avoir été partisan du traité de Maastricht, déclarer qu'on est partisan du traité d'Amsterdam, qui abolit l'indépendance et la souveraineté nationales, et, dans le même temps, parler de préférence nationale».

Dans cette attitude, Pasqua a été rejoint par Laurent Dominati, secrétaire national de Démocratie libérale, qui juge que la «préférence nationale» est un «slogan qui est la forme polie des «Français d'abord» et ne peut «en aucun cas être une politique». «C'est une erreur de reprendre les termes des autres», a ajouté le dép