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Libération

Les bourses d'études sont finalement votées.Le texte est passé avec les voix du FN, qui a monnayé son vote.

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publié le 20 juin 1998 à 4h00

Une salle bondée avec, à la porte, le chahut d'une centaine

d'étudiants qui brandissent des invitations. Pour les prendre à témoin, Charles Millon, président du conseil régional Rhône-Alpes, les installe debout au fond. Il s'agit pour lui d'un dossier stratégique ­ l'attribution de bourses d'études à l'étranger pour quelque 3 323 étudiants ­ sur lequel la gauche et le FN l'ont mis en échec le 20 mai dernier. Débutée le matin, cette séance extraordinaire n'aurait dû durer qu'une heure ou deux. Mais signe du chaos politique qui règne dans cette assemblée ingouvernable, elle s'est achevée en fin de journée dans la confusion, au terme de débats violents, ponctués d'interruptions de séance, de tentatives de tripatouillage du vote des élus et d'une intense bataille de procédure. «Vous êtes en train de me rendre fou», a lancé Charles Millon, lors d'un énième décompte de suffrages. Au final, la droite pro-Millon, le FN et une partie de la droite RPR-UDF ont adopté la délibération par 96 voix. Le PS et les Verts ont voté contre (47 voix). Le PC, le MDC et deux RPR anti-Millon, qui avaient initialement prévu de voter pour les bourses, se sont finalement abstenus.

Pour monnayer son soutien à Charles Millon, le FN avait déposé une série d'amendements visant pour certains à limiter les attributions de bourses ou à instaurer «un critère de ségrégation nationale», selon l'expression d'un élu communiste. Il a obtenu un audit d'évaluation des bourses ainsi qu'un plafond budgétaire.

Lors des