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Libération

Voynet seule avec ses oiseaux.A l'Assemblée, gauche et droite ont approuvé l'allongement des périodes de chasse.

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publié le 20 juin 1998 à 4h00

Si Dominique Voynet a passé quarante-huit heures difficiles à

l'Assemblée nationale, la vie des chevaliers gambettes et autres fuligules milouins ne s'annonce pas rose. Durant deux jours, la ministre de l'Environnement s'est proprement fait souffleter par ses alliés pluriels (socialistes, communistes et radicaux de gauche en tête) qui ont approuvé, vendredi, la proposition de loi UDF rallongeant les périodes de chasse aux oiseaux migrateurs et au gibier d'eau. Le texte, qui contredit la directive européenne de 1979, est définitivement adopté, puisque voté dans les mêmes termes que le Sénat en janvier (Libération du 19 juin). Quatre-vingt-douze députés l'ont approuvé contre vingt, et trois abstentions. L'union de la majorité, pourtant, ne devrait pas pâtir outre-mesure de ce désaccord ponctuel. Voynet ne s'est pas estimée «trahie» par ses partenaires, puisque, a-t-elle expliqué, elle n'a pas eu à se «déjuger». Reste que cet épisode singulier de la vie de la «gauche plurielle» (c'est la première fois depuis le début de la législature qu'une majorité de gauche vote un texte contre l'avis d'un ministre) a été tendu.

Lâchée par ses pairs. Vendredi, Voynet s'est plainte que le gouvernement n'ait pu trouver d'autre issue : «Il n'est pas allé jusqu'au bout de sa démonstration alors qu'il avait les moyens de régler le problème autrement.» Manière de dire qu'elle s'est sentie lâchée par ses collègues dont elle n'a guère reçu le soutien public tant lors des débats préparatoires que pend