Le FN dirige Toulon, Marignane et Orange depuis trois ans, Vitrolles
depuis un an et demi. Libération a enquêté pour savoir comment la lutte anti-FN s'organise sur le long terme.
Vitrolles, envoyée spéciale.
Régine, Claudine et Marie-Josée ont les yeux qui brillent des débuts d'histoires. Elles sont trois copines, assistante sociale, infirmière et enseignante. «Je n'avais jamais milité avant, explique Claudine, j'ai dû tout apprendre. Je ne savais même pas comment faire une distribution de tracts.»
Toutes trois ont adhéré au Mouvement démocratique vitrollais, créé en février 1996, entre les deux tours de l'élection municipale qui devait donner la ville au couple Mégret. C'était il y a un an et demi. Depuis, à coups d'amputations de crédits répétées, la nouvelle équipe n'a cessé de s'en prendre aux associations. Aujourd'hui, pour les trois copines, pour les militants associatifs, le défi est de résister dans la durée.
Surprise. Régine vit depuis quatorze ans à Vitrolles. Elle s'en veut de «n'avoir rien vu venir. On n'y a pas cru». Elle se rattrape. «On doit se mobiliser parce que c'est nous qui trinquons: on ne peut plus aller au ciné ni à la bibliothèque: c'est devenu bidon.» Les trois ne ratent pas un conseil municipal. Dans la salle de retransmission vidéo, «pour éviter les intimidations» des frontistes. Elles rédigent des comptes rendus qu'elles distribuent sur les marchés. «Il y a toujours quelque chose à faire, constate Claudine. Les grands rassemblements attirent moins de m