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Libération

""Abbatu par un missile tiré par des médiocres""

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publié le 23 juin 1998 à 4h09

Il aime la bagarre et sa résistance aux coups en a surpris plus

d'un. «Je vais gagner contre les affaires et contre la presse, ce sera une forme de jouissance», prophétisait-il fin mars, quand il est devenu patron du département. Victime d'«acharnement judiciaire», François Bernardini pensait pouvoir faire traîner les choses. Les instances nationales du PS qui, malgré leurs déclarations d'intention, n'avaient jamais pu lui barrer la route, attendaient que la justice fasse le ménage. C'est chose faite: Bernardini a compris que, pour ne pas entraîner ses pairs avec lui, il doit se retirer, «abattu par un missile tiré par des médiocres qui n'avaient que ce moyen pour [le] battre» (in la Provence d'hier). Joli sacrifice, mais il promet de revenir au plus vite.

A 44 ans, il reste député européen et garde son poste de patron des socialistes des Bouches-du-Rhône, où, depuis 1990, il a reconstruit la fédération et l'a amenée à de brillants succès: depuis le printemps, la gauche contrôle le département et la région, ce qui ne s'était pas vu depuis 1983. Malheureusement pour la majorité plurielle, qui a fait sa campagne sur la «moralisation de la vie publique», le leader départemental a été déclaré comptable de fait pour sa gestion d'une association paramunicipale d'Istres. Ce qui lui avait déjà valu d'être démis en 1996 de son mandat d'adjoint au maire PS, Jacques Siffre. Selon la chambre régionale des comptes, il a utilisé des deniers publics à des fins d'intérêts personnels, sans qu'