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Libération

Ejecté, Bernardini reste maître à bord. Les élus PS des Bouches-du-Rhône n'ont pas osé évoqué hier la succession du président du conseil général.

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publié le 23 juin 1998 à 4h08

Marseille, de notre correspondant.

Face à la crise, les conseillers généraux socialistes des Bouches-du-Rhône ne parleront qu'une seule langue. Et elle est de bois. Lors d'une réunion tenue hier matin, le groupe majoritaire «a pris acte» de l'arrêt du Conseil d'Etat demandant, vendredi, la démission d'office de François Bernardini, déclaré comptable de fait pour sa gestion, plus privée que publique, d'une association paramunicipale d'Istres. Il «prend acte» de la décision du président du conseil général, qui, après avoir été tenté de poursuivre son bras de fer avec la justice, ne leur infligera pas l'embarras de voter sa démission. Le groupe tient à réitérer sa «confiance» et sa «solidarité» au collègue malheureux, dont «la probité et l'honnêteté» ne sont nullement en cause, victime qu'il est «de l'application de textes qui, manifestement, devront être refaits dans le cadre d'une gestion nouvelle des collectivités». Enfin, le groupe «souligne que la voie tracée (") sera poursuivie». Fin du communiqué, voté à l'unanimité. «On dit la cause de la maladie, et, pour le reste, Dieu pourvoira au salut des anges, résume un participant. On ne pouvait que prendre acte et le bénir.» Alleluiah! Ne manquait que la sonnerie aux morts.

Quant à trouver un successeur, oui, il le faudra, mais l'heure est au deuil, et les conseillers se murent dans le silence, tout à leur recueillement. Les sans-coeur s'abattent donc lâchement sur la seule victime abordable: frappé d'une sciatique, Jean-Noël G