Demain matin, le Palace sera mis aux enchères pour quatre millions de francs. A un prix défiant toute concurrence, l'heureux repreneur mettra la main sur 3 500 m2 de locaux en plein Paris, plus un illustre fonds de commerce. Sous l'apparence de la légalité, cette mise aux enchères est le point d'orgue d'une manoeuvre orchestrée depuis trois ans par des hiérarques du tribunal de commerce. Ou comment torpiller une boîte de nuit afin de réaliser une juteuse opération immobilière. En 1992, le Palace est racheté par Régine pour 44 millions. Dès cette époque, elle cherche à revendre les murs pour ne conserver que le fonds de commerce. Arrive alors le krach immobilier, qui gèlera toute transaction à bon prix: le Palace devient un boulet pour Régine, qui s'était endettée pour le racheter.
A vendre. En mai 1995, Philippe Fatien, qui exploite déjà le Queen et les Bains Douches, transmet une offre écrite de reprise (30 millions). A la même époque, le chanteur de Simply Red, Michael Hucknall, manifeste aussi son intérêt: il possède déjà une vingtaine de boîtes de nuit aux Etats-Unis, il est prêt à mettre 50 millions pour relancer le Palace. Ses avocats sont en train de négocier avec les créanciers du Palace (BNP et Comptoir des entrepreneurs) quand, patatras, la brigade des stups, qui filait des vendeurs d'ecstasy depuis plusieurs semaines, opère un flagrant délit au sous-sol du Palace. Le 30 juin 1995, un juge d'instruction ordonne sa fermeture administrative. Seul le Palace sera fermé