Des trois chantiers fiscaux ouverts par le gouvernement, celui de la
fiscalité verte devrait être le premier à être arbitré par Lionel Jospin, début juillet. D'ores et déjà, le principe d'une réduction du différentiel entre la taxation du gazole et de l'essence sans plomb est acquis. «Cet écart ne se justifie pas», indique-t-on de source gouvernementale, tout en précisant: «Une réforme fiscale ne peut être que progressive.» Officiellement, Matignon attendait le rapport de la députée Nicole Bricq (PS, Seine-et-Marne), présenté aujourd'hui. En réalité, les discussions interministérielles sont «engagées depuis des mois» et le scénario qui tient la corde consiste à accroître sur cinq ans la taxe sur le gazole tout en gelant la taxe sur l'essence. L'écart entre les deux carburants (1,43 F en France actuellement) serait ainsi ramené à la moyenne européenne (0,93 F). Ce serait donné moitié satisfaction aux Verts, qui militent pour une annulation pure et simple de ce différentiel.
Néanmoins, prudence: «Il ne faut pas affoler inutilement les routiers en plein Mondial, indique un proche du dossier. Une augmentation de 12 ou 13 centimes par an de la taxe ne modifierait pas profondément l'économie des transporteurs, mais on ne doit pas pénaliser un métier désormais ouvert à la concurrence européenne.» La solution serait d'exonérer les routiers de ce rattrapage. Ça tombe bien: l'Union européenne peut autoriser l'un de ses membres à mettre en place un régime dérogatoire pour peu que les min