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Libération

Jospin cajole ses députés et vice-versa. Il a défendu son bilan et rappelé au groupe socialiste qu'il est là pour le «soutenir».

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publié le 24 juin 1998 à 4h14

Lionel Jospin entend si souvent des compliments que son inconscient

a tendance à en rajouter. Hier, devant les députés socialistes, alors qu'il rapprochait ses engagements et les résultats de son action à la tête du gouvernement depuis un an, le lapsus est parti, irrattrapable: «La comparaison est" éclatante.» Dans son discours écrit, il avait prévu de dire, plus simplement: «parlante». On a bien ri. Qui pourrait lui tenir rigueur de parler d'un bilan étincelant? Sûrement pas son auditoire. Exercice quasi obligé en fin de session parlementaire, la visite du chef du gouvernement à la majorité de la majorité tombait à pic. Non que les élus socialistes s'estiment mal traités: «Sur le terrain, tout le monde leur dit que tout va bien», explique un député. Mais, sur le long fleuve tranquille de la gestion jospinienne, ils avaient besoin de balises. Au loin, quelques remous sont à craindre. Lionel Jospin entre dans la phase d'arbitrage pour le budget 1999, dont le volet «recettes» (c'est-à-dire la fiscalité) donne lieu à des demandes parfois contradictoires. Swing. Dans son rôle de chef d'orchestre, Lionel Jospin a rappelé le tempo ternaire de sa partition: «Gouverner, réformer, moderniser». Le «rythme va continuer car les réformes vont se poursuivre», a-t-il swingué. Même refrain sur le budget, dont les thèmes prioritaires (croissance, chômage, justice sociale) ne changent pas. Façon de dire qu'il n'a pas l'intention de modifier le cap de sa politique économique, tout en prudence