La réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) affole les
lobbies. Après les patrons, c'est au tour des professionnels de l'art de hurler. Non sans motif: dans un récent rapport sur la fiscalité du patrimoine, le Conseil des impôts s'est clairement prononcé en faveur d'une réforme de l'ISF, «injuste» et «inéquitable» dans sa forme actuelle. Pour corriger les plus flagrants défauts de cet impôt, cette émanation de la Cour des comptes propose d'élargir son assiette aux biens professionnels et aux oeuvres d'art. Désireuse de défendre ses ouailles, Catherine Trautmann a, hier, rendu public un rapport sur la situation du marché de l'art en France. Selon son auteur, André Chandernagor, ancien ministre et président de l'Observatoire des mouvements internationaux d'oeuvres d'art, il est impératif de maintenir les oeuvres d'art hors de l'assiette de l'impôt sur la fortune. Cela, écrit-il, «afin d'éviter toute évolution défavorable du patrimoine artistique privé français et, à terme, toute dégradation des conditions d'enrichissement des collections publiques». Hostile à une intégration des biens professionnels dans l'assiette de l'ISF mais conscient de la nécessité politique de «faire quelque chose pour calmer le PCF», Bercy jugeait ces derniers jours «intéressante» la proposition du Conseil des impôts de taxer forfaitairement les oeuvres d'art à l'ISF. Ce n'est visiblement pas l'avis de la Rue de Valois. Bercy et la Culture vont donc mettre sur pied un groupe de travail char