Menu
Libération

Le coup de semonce d'Aubry aux médecins. Elle leur donne quatre mois pour renégocier une convention.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 juin 1998 à 4h32

Pour le plan Juppé, la messe est dite. Ses modalités, en tout cas,

sont à revoir. Non seulement les dépenses de santé dérapent, mais, en plus, son socle juridique a volé hier en éclats. Pour Martine Aubry, ministre de la Solidarité, qui, jusqu'à présent, se hâtait lentement, voici venu le temps des mesures d'urgence, concoctées cette semaine et publiées dans quelques jours. En la matière, la réforme Aubry risque de se faire dans la douleur, comme ce fut le cas pour ses prédécesseurs, de gauche comme de droite. Dérapage. Hier, le Conseil d'Etat a annulé la convention passée entre les médecins spécialistes et la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), estimant que le seul syndicat signataire n'est pas représentatif de la profession (lire ci-dessous). Martine Aubry a aussitôt décidé de combler le vide en remplaçant ladite convention par un «règlement conventionnel minimal» (RCM), comme l'y autorise la loi. Le texte, envoyé hier aux partenaires sociaux, sera bientôt au Journal officiel. Difficile de faire autrement: sans RCM, plus de remboursement des soins, ou presque!

Il reste au gouvernement à rebâtir, dans un contexte explosif. Les dépenses d'assurance maladie dérapent plus vite que prévu. Les syndicats refusent toute sanction et brandissent la menace d'un conflit. Pour achever le tableau, hier, devant le Conseil d'Etat, le commissaire du gouvernement a demandé l'annulation de la convention des médecins généralistes, pour des questions de fond cette fois. Du coup, le déf