La foire d'empoigne ministérielle touche à sa fin. A la fin de la
semaine, Lionel Jospin informera par écrit chaque membre de son gouvernement de l'enveloppe budgétaire qui lui sera allouée en 1999. Ces «lettres plafonds» mettront un terme à plusieurs semaines de tractations épineuses entre le ministère du Budget gardien des deniers publics et ses homologues dépensiers les 24 autres. Et quand on discute gros sous, la moutarde monte très vite au nez des ministres pluriels. Bobos d'ego. Matignon, arbitre suprême, a croulé ces derniers jours sous les récriminations. Il y a les petits riens: Emile Zuccarelli (radical de gauche), ministre de la Fonction publique, qui proteste contre la volonté de Bercy de sucrer les crédits sociaux interministériels (colonies de vacances, cantines scolaires...). Les conflits ouverts: Dominique Voynet (Verts), ministre de l'environnement, clôturant une réunion sur un «2,5 milliards minimum». Et les bobos d'ego: l'«humiliation» vécue par Michelle Demessine (PCF), secrétaire d'Etat au Tourisme; l'«amertume» prêtée à Jean-Pierre Chevènement (MDC), ministre de l'Intérieur; les «puisque c'est comme ça, j'étais aussi bien dans ma jolie ville de Chambéry», de Louis Besson (PS), secrétaire d'Etat au Logement" Sur la forme pourtant, le Budget s'est voulu irréprochable. Dès avril, Christian Sautter avait chapitré ses services: «Ponctualité, courtoisie, fermeté» seraient la règle durant les négociations. Précaution utile: plusieurs chefs de bureau et