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Libération

Daniel Vaillant, dépité au parlement. Le ministre chargé des relations avec les assemblées n'a pas trouvé sa place entre Jospin et ses alliés.

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publié le 1er juillet 1998 à 6h54

La silhouette n'a pas changé. Et toujours, au bout du bras, cet

énorme cartable bourré de dossiers. Comme quand il était le numéro deux du PS et que Lionel Jospin en était le numéro un. Daniel Vaillant, ministre chargé des Relations avec le Parlement, est, par nature et par fonction, un homme discret. Dans le dispositif «pluriel» inventé par le Premier ministre, il aurait dû être le grand ordonnateur de la majorité de gauche. Au lieu de ça, au terme de la première année parlementaire de la gauche au pouvoir, Daniel Vaillant est devenu évanescent. «Est-ce son fait? Il s'est mis ou on l'a mis sur la touche», analyse un parlementaire du PS.

Au lendemain de la victoire législative, le fidèle, l'ami des moments difficiles, n'est pas heureux. Il rêvait du ministère de l'Intérieur et, depuis plusieurs années, s'était investi dans les dossiers de sécurité et de police. Jospin le refroidit. Il lui fait comprendre qu'il n'ira pas place Beauvau mais au ministère chargé du Parlement. Moins brillant. Un connaisseur de la mécanique jospinienne explique: «Lionel a rebâti son entourage en accédant à Matignon.» Coup de massue pour Vaillant, qui en conçoit de l'amertume. «Il a toujours ce coup sur la tête», et «il s'emmerde» là où il est, dit un député. Sur l'échiquier pluriel, Vaillant ne trouve pas sa place. Les relations entre le PS et ses alliés passent par François Hollande, le premier secrétaire. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS, est le régulateur des humeurs des députés sociali